“Cinquièmes hurlants”, à La Scala Paris

 

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©Sophian_Ridel

À l’origine de ce spectacle, la rencontre de Raphaëlle Boitel (diplômée de l’école nationale des arts du cirque Fratellini) avec cinq jeunes circassiens talentueux (cerceau, sangles, jonglage, fil de fer et danse). Naît alors chez la jeune femme l’envie d’illustrer la persévérance, vertu suprême dans leur travail au quotidien, mais aussi dans la vie en général. Son titre évoque à la fois, à travers le symbolisme du chiffre 5, la recherche de l’harmonie, de l’équilibre et de la grâce, et les 50es hurlants, zone de l’océan Austral connue pour ses vents violents et sa mer redoutée des marins qui doivent l’affronter.

D’abord braqué sur les spectateurs, un projecteur fait volte-face, laissant apparaître successivement des corps en mouvement dans un beau clair-obscur. Corps tordus, désarticulés, qui dérapent, glissent, tombent et se relèvent sans arrêt. Entre équilibre et déséquilibre. Visages tour à tour gais, tristes. Entre plaisir et souffrance. Comme dans une métaphore de la vie.

Nous invitant dans les coulisses du cirque, Raphaëlle Boitel nous montre le travail acharné qui aboutit à la maîtrise corporelle, comme la première scène où Loïc Leviel fait mine de tomber de son fil ou la performance de Clara Henry qui intime à ses bras, à ses mains, à tous ses membres, de se laisser totalement aller. Et quand elle se transforme en femme araignée flottant littéralement dans l’espace, tractée par ses comparses, on applaudit, au-delà de la performance et de l’esthétique, la belle osmose qui se crée sous nos yeux entre les membres de la troupe. Instants suspendus.

La musique nimbe les mouvements d’une cascade de notes aériennes (Bach), profondes (Verdi) ou énergiques (rock). C’est beau, poétique et envoûtant comme une ode à la vie et à sa fragilité.

Et si, comme dans les arts circassiens, elle n’était qu’une suite d’équilibres et de déséquilibres, que l’on doit s’efforcer de gérer au mieux ?

Véronique Tran Vinh

Conception et mise en scène Raphaëlle Boitel
Collaboration artistique, scénographie, lumière Tristan Baudoin
Avec Tristan Baudoin, Salvo Cappello, Alejandro Escobedo, Clara Henry, Loïc Leviel, Nicolas Lourdelle, Julieta Salz

 

Jusqu’au 20 juillet 2019
La Scala Paris
13, boulevard de Strasbourg
7510 Paris
https://lascala-paris.com/

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