©Fabienne Rappeneau
Trois grands draps blancs recouvrent le mobilier.
Sous une lumière tamisée qui rend immaculé et rutilant son costume trois-pièces, David Legras surgit du passé, une valise noire à la main que l’on devine pleine de souvenirs. Le regard accrocheur, il balaie la salle, retire doucement redingote et chapeau, et par la bouche de Proust nous transporte au temps jadis, dans la mémoire de l’écrivain.
Là resurgissent son amour pour Albertine, la maison de Combray, la mort de sa grand-mère, sa fascination pour la duchesse de Guermantes, sa sensation extatique pour la fameuse madeleine trempée dans une tasse de thé servie par sa tante Léonie. Mais aussi, dans une introspection profonde, toutes les petites émotions de son enfance qui restituées au présent – et sous l’analyse nécessaire de l’art, chère à Proust – les rendent immortelles.
Immortelles aussi les métaphores poétiques de cette œuvre colossale constituée de sept tomes et qui résonnent par extraits choisis dans la salle de La Contrescarpe.
Le grésillement d’un phonographe, le crissement d’un landeau qui se déplace comme par magie sur scène, une coiffeuse et un vieux lampadaire rappellent le XIXe siècle.
Écharpe et pot de fleurs donnent vie aux états d’âme de Marcel entre les mains de David Legras qui, sert avec justesse et une sacrée mémoire ces très beaux textes.
Carole Rampal
Texte : Marcel PROUST
Avec : David LEGRAS
Mise en scène : Virgil TANASE
Du 20 janvier au 30 mars
Les dimanches à 20h30
Les lundis à 21 h
Théâtre de la Contrescarpe
5, rue de Blainville
75005 Paris
Tél. : 01 42 01 81 88
https://theatredelacontrescarpe.fr/a-la-recherche-du-temps-perdu