“Libres sont les papillons” au Théâtre Rive Gauche

L’insoutenable légèreté du papillon

« Libres sont les papillons… » Telle est la profession de foi de l’un des personnages de la pièce, que les autres protagonistes aimeraient bien mettre en pratique dans leur vie. Mais est-on vraiment libre lorsque l’on aime ?
Un sympathique trio se trouve confronté à cette question : un jeune homme – aveugle mais très clairvoyant – qui essaie de quitter le nid familial, sa voisine – aussi charmante que frivole – qui cherche à le séduire, et la mère du premier, un peu trop protectrice, qui ne veut pas laisser son fils prendre son envol.

Nous sommes dans un vaudeville, mais un vaudeville contemporain où, sous couvert de comédie, les personnages se collettent avec la réalité des sentiments et de la vie tout court. Anouchka Delon est drôle et confondante de naturel en voisine libérée ; Nathalie Roussel, très juste dans le rôle de l’écrivain célèbre qui a fait de son fils un héros de roman – au sens propre comme au figuré – et qui veut le garder sous contrôle.

Quant à Julien Dereims, il campe avec finesse un jeune homme qui cherche à s’émanciper, passant avec talent du registre comique à un registre plus sensible.

Éric-Emmanuel Schmitt signe là une bonne adaptation d’une comédie, écrite par Leonard Gershe en 1973, et servie par la mise en scène fluide de Jean-Luc Moreau. Les dialogues sont ciselés, on s’amuse beaucoup et les acteurs aussi, visiblement.
Une comédie enjouée qui, l’air de rien, parle de la difficulté d’aimer et du handicap.

Véronique Tran Vinh

Un double avis sur Libres sont les papillons ? Carole Rampal l’a chroniqué aussi sur le blog Coup de Théâtre. Pour lire, cliquez ici http://bit.ly/1Ny1JSc

LIBRES SONT LES PAPILLONS (Théâtre Rive Gauche-Paris14ème) crédit F. RAPPENEAU - 12 - WEB
Libres sont les papillons, de Leonard Gershe, adaptation Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène Jean-Luc Moreau.  Ici, Anouchka Delon, Julien Dereims.  © Fabienne Rappeneau
LIBRES SONT LES PAPILLONS (Théâtre Rive Gauche-Paris14ème) crédit F. RAPPENEAU - 20 - WEB
De gauche à droite : Guillaume Beyeler, Anouchka Delon et Nathalie Roussel. Théâtre Rive Gauche (Paris), 13 janvier 2016, © Fabienne Rappeneau

Théâtre Rive Gauche
6, rue de la Gaîté
75014 Paris
Du mardi au samedi à 21h
Matinée le dimanche à 15h
Relâche exceptionnelle le 28 janvier 2016
http://www.theatre-rive-gauche.com/nouveau-theatre-eric-emmanuel-schmitt.html

 

Une réflexion sur ““Libres sont les papillons” au Théâtre Rive Gauche

  1. Myle

    Joli décor, mise en scène vivante, on sourit quelquefois.
    Les deux personnages principaux jouent bien avec un surjeu pour la jeune fille qui donne d’ailleurs l’impression d’être plus explosive qu’elle ne veut le montrer. (On verra plus tard dans sa carrière…) La mère aussi surjoue un peu dans son rôle de protectrice castratrice, sauf à la fin où son ton s’affine. Le fils est impeccable, très crédible, touchant. En revanche, l’autre zigoto n’est pas à la hauteur du personnage qu’il devrait figurer ; il semble ballot alors qu’il devrait être un Don Juan opportuniste et menfoutiste.

    Et le texte est gentillet, pétri de bons sentiments dans une situation presque banale à propos du handicap, de l’amour maternel et de la prise de liberté. On devine souvent « le mot » qui va suivre. On espère toujours autre chose mais on voit les gros sabots qui avancent pesamment ou au contraire, qui étonnent car il y a des « manques ». Par exemple, aucune indication du changement de point de vue de la mère..
    Tiens, à un moment, la jeune fille dont on sait qu’elle n’est pas cultivée a une expression qui ne relève pas du tout de son niveau de langue. Quelque chose comme « Je ne m’aventurerais pas à… » C’est un bug, nan ?

    L’ensemble n’est pas très crédible. Particulièrement quand la jeune fille revient au bras d’un autre sans état d’âme, et ne cesse de l’enlacer et de se faire peloter devant son amoureux d’un jour et sa mère devant laquelle elle avait précédemment une attitude plus retenue. Qui fait ça ?! Tout ce cinéma pour bien nous faire comprendre, nous montrer, nous prouver sa légèreté ou son lunatisme. Dans le cas où on ne l’aurait pas bien vu, allez, encore un bisou ! Qu’elle doive faire sa valise nous aurait suffit, monsieur le metteur en scène…

    Personnellement, je ne me suis pas profondément ennuyée mais avec cette impression d’avoir quand même perdu mon temps.

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